THÉÂTRE ET MÉMOIRE

 

Pour penser notre avenir, nous choisissons de nous tourner vers notre mémoire.

Non pas celle des historiens mais la mémoire subjective des grands auteurs. Vécue ou non, digérée ou non, mais créée, travaillée, et devenue œuvre littéraire.

 

Ensuite c'est à nous de "jouer" et de faire œuvre de théâtre avec leurs textes, en nous les appropriant, en dialoguant avec eux, afin de nous réapproprier et de préserver la mémoire collective et individuelle, dans une démarche dépourvue de tout esprit de colère, rancœur ou provocation gratuite, avec fierté et responsabilité, afin d'en tirer les enseignements et contribuer à la culture du dialogue et si possible à l'élaboration des valeurs communes du vivre ensemble.

 

RÉSIDENCE À L'INSTITUT FRANÇAIS DE CASABLANCA

 

Nous avons essayé de multiples versions de montages autour de l’œuvre Laâbi.
Du 5 au 20 octobre 2012, l’IFF nous a accueilli pour une résidence de recherche. Cette étape nous a permis de mettre à l’épreuve notre adaptation et notre sélection de textes. Un spectacle d’une heure est né, première ébauche de ce que nous souhaitons être une version plus approfondie de notre travail.

 

Au cœur d’un riad, nous avons choisi de créer un espace en tri frontal pour mieux faire entendre cette parole où l’isolement et l’enfermement est au centre du débat. Autour des figures de l’épouse et de la mère, la parole voyage et fait apparaitre toute la force et l’universalité d’un combat pour plus de liberté.

 

Une présentation à l’issue de la résidence nous a confirmé l’importance que cette parole soit rendue publique, vivante, et portée par des comédiens à voix haute et entendue. Beaucoup d’anciens détenus étaient présents, et touchés par cette histoire qui est aussi la leur et plus largement celle de tous.

Nous voilà donc dans une sorte de théâtre-témoignage, qui nous semble être le meilleur angle pour aborder ce projet où la frontière entre récit et incarnation reste très étroite.